Que d’aventures !

Il s’en est passe des choses depuis jeudi. Nous avons quitte Cuba pour la Republique Dominicaine toute proche, et pourtant si loin ! Le contraste est saisissant !


Les derniers jours a Cuba

Apres Trinidad et ses jolies rues a l’architecture coloniale, nous avons parcouru une partie du pays vendredi en direction de Santa Clara. Les campagnes cubaines valent vraiment le coup d’oeil. Le moyen de transport le plus courant est la carriole et il n’est pas rare de voir un paysan mener sa charrue tiree par des boeufs. C’est tres pittoresque.

A notre arrivee a Santa Clara, nous avons visite un superbe memorial a la gloire de Che Guevara, c’est d’ailleurs a cet endroit que reposent ses cendres et l’on y trouve un grand nombre des objets lui ayant appartenus. C’est tres interessant. Nous avons ensuite visite la ville rapidement, on a bien senti que le niveau de vie y etait un peu superieur au reste du pays et il est tres agreable de s’y promener.

Malheureusement notre hotel se situait a 100 km plus au nord, en pleine brousse. Il s’agissait d’un centre de thalasso plutot calme. Difficile de s’amuser dans un endroit pareil, tout le monde s’est donc couche tot.

Nous sommes revenus sur La Havane samedi, nous devions jouer un match mais nous nous sommes apercus que l’emissaire de « Cuba Deportes » (ministere des sports) nous a completement mene en bateau une bonne partie de la semaine. Hormis le premier match a La Havane et celui encore plus sympa a Trinidad, avec du public et un speaker dans un beau stade, rien n’etait vraiment organise. C’etait de l’improvisation totale d’ou nos deceptions frequentes et quelques coups de gueule. Donc le match de samedi a ete annule car nous n’avions pas d’adversaire.

Le soir nous sommes alle voir un match de premiere division opposant les Industriales de La Havane a Sanctis Spiritus. Une tres belle partie qui a vu la victoire des locaux sur le score de 8 a 6. Nous avons fini la soiree au pied de la statue du « Christo » (comparable a celle de Rio) avec bar-dancing frequente quasi exclusivement par des cubains.

Nous avons ensuite rejoint notre hebergement, le pire de la semaine. Un centre sportif ou la nourriture, la qualite des lits et la temperature des douches laissait franchement a desirer. Dimanche matin, lever a 5h30 et depart pour l’aeroport. C’est la fin de la premiere partie du voyage.


Rapide bilan de la semaine a Cuba

Cote baseball (c’est quand meme le but principal de la tournee), Cuba est un pays impressionnant. Les gamins jouent a tous les coins de rue avec un morceau de bois en guise de batte, aussi bien dans les grandes villes que dans les campagnes. La qualite des stades nous a vraiment ebahis, nous avons eu droit au top du top, mais le manque d’equipement des equipes est flagrant. En ce qui concerne le niveau de jeu, il est evidemment incomparable a celui qui l’on rencontre en France. Meme les equipes des petits villages jouent du tres beau jeu et auraient leur place en Nationale chez nous.

Pour l’aspect touristique et culturel du pays, nous avons vraiment decouvert un pays deconcertant. La vie economique est tres marquee par l’embargo qui dure depuis 40 ans. En revanche le systeme assure une certaine uniformite du niveau de vie, ce qui n’empeche pas certains profiteurs de s’en mettre plein les poches sur le dos des touristes. Dans l’ensemble les gens paraissent assez fatalistes mais le manque de libertes, notamment celle de l’expression, nous a marque. Une question reste sans reponse : que se passera-t’il apres la mort de Fidel ?

Pour conclure sur la partie cubaine, nous ne pouvons que vous conseille de venir decouvrir ce pays si vous en avez l’occasion mais soyez tres vigilant. La double economie est particulierement malsaine, avec les prix pour les cubains et ceux reserve aux touristes (le coefficient multiplicateur est tres variable mais va souvent jusqu’a 15 ou 20). Il n’y a pas de regle fixe et il faut etre mefiant. Le pays est pauvre mais les les infrastructures sont suffisantes (routes, hotels, …). Le sens de la fete est present mais difficile a trouver pour les touristes. La notion de service reste un chapitre a developper dans ce pays mais des efforts ont deja ete fait ces derniers annees.


Republique Dominicaine

La journee de dimanche a ete une galere incroyable. Notre avion est parti avec 4 heures de retard, nous dormions comme nous pouvions sur les bancs de l’aeroport. Arrives a St Domingue, premiere mauvaise surprise : il fait payer 10$ de taxe supplementaire par personne alors que nous avions deja paye la somme exorbitante de 64$ de taxe d’aeroport aupres de l’agence de voyage. Deuxieme mauvaise surprise, la malle de materiel est introuvable parmi les bagages, il a fallu insister aupres du personnel de l’aeroport pour la recuperer ou bout d’une heure. Troisieme mauvaise surprise, la pire de toutes, il pleut des cordes et nous avons 5 heures de route pour rejoindre le nord du pays, plus precisement la ville de Cabarete. Les galeres prennent fin lorsque, vers 23 heures, nous decouvrons notre hebergement pour la semaine : de somptueux appartements contigus a la plage avec une belle piscine.

Il ne nous a pas fallu longtemps pour voir la difference entre la Republique Dominicaine et Cuba. Ici, pas de probleme de libertes mais le systeme a egalement ses travers et ils ne sont pas minces. L’influence des Etats-Unis est tres presente, les marques americaines s’affichent partout. Il en resulte de grandes inegalites sociales, les rues sont tres sales, on trouve des gens obeses dans les fast food, la circulation est catastrophique si bien que le klaxon est devenu sport national, devant le baseball (meme les conducteurs parisiens ne peuvent soutenir la comparaison). Le pays a connu une inflation de 300% en 4 ans et l’on se demande si la societe de consommation ne s’installe pas trop vite.

Aujourd’hui lundi, apres une tres courte nuit, nous sommes partis a Santiago pour y jouer une rencontre. Malheureusement la pluie a rendu le terrain impraticable. C’est bien dommage car il s’agit d’un stade de professionnels avec 20 000 places assises. Nous devrions quand meme y jouer vendredi si tout va bien. Le deplacement nous a quand meme permis de rencontrer Luis Polonia, ex-joueur de Major League et de voir Miguel Batista (lanceur des Diamondbacks d’Arizona) a l’entrainement. Nous avons aussi vu un junior de 16 ans, drafte a New York et qui lance des boulets a 93 miles par heure, une future vedette certainement.

Apres un petit tour dans la ville de Santiago et un dejeuner au Mac Do (quand on vous dit que c’est les US a la sauce latino !), nous sommes rentres a l’hotel.

Ici l’acces a internet semble plus facile, nous devrions donc pouvoir vous donner des nouvelles plus souvent. Nous devons jouer 3 matchs dont le premier demain dans le village de Jhonny, notre joueur dominicain qui nous a accueilli a l’aeroport. Esperons que la meteo s’ameliore rapidement !

A bientot pour de nouvelles aventures, en esperant que ce long article a compense la periode d’attente insoutenable que nous vous avons inflige depuis jeudi.

A bientot.