Une balle, un bâton et… ?

Si vous avez répondu un terrain, vous y êtes presque. Des buts, vous êtes définitivement un initié du baseball, mais ce n’est pas la réponse qu’on recherche. Dans l’équation précédente, il manque un élément important que les plus érudits ont sans doute remarqué. Bien sûr, il manque des gants !

 

Tout le monde sait que cet instrument est indispensable pour jouer au baseball professionnel. Ce qui n’empêche pas de le négliger quand vient le temps d’analyser une équipe. La signature d’un bon frappeur, d’un lanceur de premier plan, fait écarquiller les yeux des amateurs. Les partisans les plus farouches s’excitent devant le moindre geste de leurs favoris pour ajouter de l’attaque ou plus de domination au monticule. C’est légitime. On a tendance à vite s’enthousiasmer devant un rôle des frappeurs redoutable ou devant un personnel de lanceurs solide. L’analyse est vite faite. Avec un rôle des frappeurs puissant et constant, tous les espoirs sont permis. Il en va de même avec les lanceurs.

Pourtant, aussi puissante que peut l’être une attaque, aussi dominant que peut l’être un personnel de lanceurs, il y a peu de chance que cette équipe aille quelque part sans les fameux gants. Les gants de béton et de boxe ne sont pas très appropriés au baseball. Dans les cinq dernières saisons, les Red-Sox de Boston, les Twins du Minnesota, les Rockies du Colorado et les Phillies de Philadelphie ont été parmi les meilleures équipes en défensive. L’an dernier, les Yankees de New York ont été plus efficaces avec leurs gants et en 2008, les Rays de Tampa Bay se dressaient comme une muraille infranchissable. On connaît le succès de ces équipes au cours des dernières années.

 

En ce tout début de campagne 2010, les Twins du Minnesota n’ont commis qu’une seule erreur en 15 rencontres. Solide vous dites ? Les Yankees sont seconds avec quatre et les Phillies arrivent troisième à égalité avec Cleveland qui en ont 6 chacun. Au quatrième rang, les Rays avec 8, le même nombre que les Cards de St-Louis. Non, ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas un hasard non plus, si les Dodgers peinent en ce début de saison à remporter des victoires avec une excellente attaque, mais le 28ème rang en défensive. Les Tigers et les Marlins inquiètent avec la 29ème et 30ème position au chapitre des erreurs.

Puis la défensive, ce n’est pas que les erreurs. C’est aussi la concentration. Les erreurs mentales, les jeux mal exécutés et les balles qui tombent ou passent là où elles ne devraient pas avec un joueur plus efficace. Ce qui est vrai dans la MLB, l’est aussi dans la ligue Can-Am. Avec une des meilleures défensives de la ligue, les Capitales de Québec sont allés quatre fois en finale. Le match numéro un de la série contre le Rox de Brockton s’est joué en défensive quand le releveur Jerry Dunn a lancé une « passe voilée » par-dessus la tête de son joueur de troisième but qui a fait office d’ailier défensif. Le match a tourné à la faveur des Capitales qui ont ensuite éliminé le Rox après avoir été dans les câbles.

La saison est encore très jeune dans le baseball majeur. Certaines équipes ont le temps de s’ajuster, d’autres de se détériorer en défensive. Mais une chose est certaine. En septembre, et en octobre, la valeur des gants aura eu une influence sur la qualité de leur saison.

 
Denis Ouellet de Edition Baseball