Retour sur … Ian Gosselin

A redécouvrir, le portrait de Ian Gosselin

 

– Quelles sont les années où tu as eu une forte activité au sein du club ? Et que faisais-tu au sein des Hawks ?

Tout d’abord, comme je n’ai pas été un joueur établi au sein du club, je dois commencer la réponse à cette question en indiquant d’où toute l’histoire avec les Hawks a commencé.  Donc, il était une fois …en 1998…à Montréal, un certain représentant du baseball au Québec, Guy Paris, pour ne pas le nommer qui m’appelle et me demande si je serais intéressé à aller donner un coup de main comme entraîneur dans un club de baseball en France.  Ma stupéfaction d’entendre cette question.  J’étais alors au début de l’université et très impliqué dans le baseball au Québec, en fait je vivais que pour le baseball.  Il me dit que les Hawks viendront pour un voyage au Québec et que c’est une opportunité de les rencontrer et de voir si le tout peut se concrétiser.

C’est à partir de ce moment que nous sommes tombés en amour mutuellement, du moins pour moi   Rapidement nous avons fait connaissance et passé une semaine extraordinaire…la suite ne pouvait qu’être une réalité qui allait changer ma vie au cours de l’année 1999-2000.

Après avoir fait toutes les démarches nécessaires avec mon université pour établir un échange universitaire dans une ville proche de La Guerche (Angers aura été ma ville d’adoption pendant cette année-là) et convaincu tout mon entourage que je n’étais pas fou , c’est en août 1999 que je débarque à Angers et ensuite que je prends mon premier bus vers La Guerche de Bretagne pour le week-end…on va t’attendre à l’arrêt d’autobus qu’on m’a dit.

J’ai tellement de souvenirs en tête que j’ai du mal à garder le focus sur la question

Mon rôle pendant cette magnifique année était d’entraîner les différentes équipes du club en organisant des pratiques auprès des plus jeunes, en les accompagnant dans les différents tournois et matchs organisés pour eux et en suivant les activités des clubs Senior Régional et National II avec le coach en chef André Labelle.

– Si tu avais à définir ton expérience de vie sportive au sein du club, quelle est-elle ?

Évidemment, un québécois de 22 ans qui débarque en France pour coacher une équipe de baseball pendant toute une année ne vit pas qu’une simple expérience sportive, mais une expérience de vie complète.  Évidemment un changement culturel, de nouveaux amis, des échanges incroyables avec les gens, des voyages, etc.

Mais du côté sportif, comme je suis un maniaque de baseball et que je coachais déjà depuis un moment au Québec, j’étais à la base très intéressé de pouvoir apporter un peu de mon savoir, avec les lanceurs entre autres, auprès d’un club qui était tout aussi maniaque que moi.  C’est ce qui m’a le plus marqué je crois au début, soit le réel engagement des Pasquer et de tous les membres du club…avec leur propre terrain…fait par les habitants du secteur…wow…un film !!!!  Et tout cet amour pour un sport qui n’est pas légion en France.

À l’époque, l’engagement était surtout très présent auprès des joueurs Senior , mais c’est probablement ce qui a permis d’amener dans leur sillon les plus jeunes et permis au club de continuer à progresser.

Ma vie sportive se déroulait en deux temps.  La semaine j’étais à Angers pour étudier et le vendredi je reprenais le bus pour La Guerche et ma famille d’accueil…ma deuxième famille…avec qui j’ai gardé d’excellent souvenirs et encore plusieurs contacts…la belle famille Lepage et le bon chocolat chaud du matin…dans un bol  (M. et Mme Lepage, Anne-Claude (Baptiste qui était tout petit à l’époque), Damien et Illico le chien).  Quelle famille extraordinaire et généreuse, vous me manquez.

Pendant le week-end, on se rassemblait entre amis le vendredi, le samedi/dimanche matin on pratiquait…même s’il pleuvait  et les après-midis on jouait des matchs à La Guerche ou en déplacement avec les différentes équipes du club.  Pendant l’hiver, on pratiquait en salle…non chauffée…j’ai été marqué !

Enfin, le dimanche après les matchs je reprenais le bus ou bien j’avais la chance d’avoir un « lift » vers Angers par des amis (Damien, Laurent Rongier, Fabrice Priour, Anthony Piquet et j’en passe)…une belle heure de rigolade et de discussion.

– Ton passage au sein de l’association t’a-t-il apporté au-delà de la partie sportive ? Et si oui, peux-tu préciser ?

Comme mentionné au début, cette année 1999-2000 a changé ma vie, donc la réponse est un gros OUI.  La découverte d’une autre culture et une année universitaire hors du commun avec plusieurs amis de différents coins de pays.

Ce que je retiens pour moi est le fait de commencer à voler de mes propres ailes dans un décor complètement différent de Montréal, apprendre à me connaître et savoir un peu plus qui j’étais et ce que je voulais faire dans la vie.  La vie d’appartement en solo, le budget à gérer, le stage à Paris, une épicerie avec 100 Francs par semaine dans le sous-sol des Galeries Lafayette, oufff, ça forge le caractère mettons.  Merci à Mme Lepage qui remplissait mes sacs le dimanche  et merci au petit resto de Donner Kebab du coin.

Mais surtout, avoir hâte au week-end et retrouver les amis, les voyages de baseball avec eux (Liège, Nice et le passage à l’an 2000 à Paris…impossible d’oublier cette nuit mémorable) et les week-ends remplis de pur plaisir.  La découverte de la rue de la soif à Rennes, le match de foot à Nantes…les nuits en boîte…bon on commence à sortir du domaine sportif .  La gang d’amis était déjà très tissée serrée à l’époque (Fabrice Morlier, Fabrice Priour, Laurent Rongier, Laurent P., Anthony et Céline Piquet, Christophe Germain, Freddy Racin, Damien et j’en passe) et ils m’ont tellement bien intégré c’était incroyable.   Évidemment on ne se voit plus, outre Damien de temps en temps quand je passe à Toronto ou lui à Montréal, mais j’en garde d’excellent souvenir.

– le moment et/ou l’anecdote les plus marquants qui te restent à l’esprit de ton passage chez les Hawks ?

Il y en a tellement.  Si je reste dans le volet sportif je dirais qu’un événement m’a marqué plus spécifiquement.  Évidemment pour ma part c’est au-delà des championnats et de la victoire assimilant davantage une nouvelle culture et jouant un rôle de développement auprès des jeunes :

Mon premier souvenir est de loin notre voyage de deux matchs à Nice avec l’équipe National1 (NUC Nice Université Club).  C’était quand même un long voyage pour nous et on racontait plusieurs histoires sur l’équipe Niçoise. (Des gros gaillards, des prisonniers, bref des brutes )…et il nous manquait un joueur (Christophe était absent pour ce voyage). Donc au lieu d’accompagner pour coacher, j’ai joué…après 2 ans d’arrêt de jeu quand même.  L’idée ingénieuse de l’équipe était que j’allais jouer au premier but…sachant qu’on affrontait une équipe « dure »…le retour au jeu a été stressant me concernant, avec beaucoup d’adrénaline pour toute l’équipe 😉.

Le début du match a fait augmenter notre anxiété quand on a vu le joueur de champ gauche plonger sur le ventre pour attraper une flèche…en temps normal, c’est tout simplement un beau catch…mais quand le champ n’est pas en gazon, mais en gravel (mélange de gravât et de stabilisé) …ça donne un indice sur l’état mental de l’équipe adverse, aïe aïe aïe.
Au final, on a littéralement « volé » les deux matchs et on s’est empressé d’embarquer dans le bus à la fin du second match afin de s’enfuir avant que leurs contrariétés s’expriment trop fortement car par nos victoires nous les empêchions d’accéder à la division supérieure, alors que pour ce qui nous concernait, nous n’avions rien à gagner ni à perdre, mais juste le plaisir de jouer du très bon baseball…pour fêter nos matchs à la plage avant de rentrer au pays Guerchais.

– Quel est ta vie aujourd’hui ? Où vis-tu ?

Marié, 2 enfants (Samuel et Nicolas, non ce n’est pas en l’honneur de Nico Franck…ouff il avait toute une mécanique de lanceur ce Nico). Les garçons ne jouent plus au baseball, mais ils font d’autres sports…les Pokemon, c’est bien un sport n’est-ce pas. À mon retour de La Guerche, j’ai terminé mes études et je me suis impliqué dans le développement du baseball féminin au Québec.  Pendant une dizaine d’année j’ai eu beaucoup de plaisir à coacher les 15 meilleures filles au Québec afin de représenter la province à différents championnats canadiens.  Après plusieurs championnats, j’ai tiré ma révérence du coaching et je focus sur ma carrière professionnel en technologie.
J’habite en périphérie de Montréal et je suis directeur des Technologies de l’Information d’une commission scolaire (centre administratif d’un regroupement de 55 écoles) tout près de chez moi.
– Le sport tient-il une place importante dans ta vie aujourd’hui ? Si oui, quelle pratique ?
Oui absolument, plus que jamais. Avec le boulot, vient les kilos en trop. Mais depuis 4 ans j’ai changé mes habitudes de vie et réintégrer le sport.  Je me suis mis à la course à pied et au crossfit et j’adore m’adonner à ces sports maintenant.  Mes gars me suivent de plus en plus dans différents entraînements et prennent conscience petit à petit de l’importance d’être en bonne santé physique et mentale.  Je joue toujours à la balle rapide dans ma région et j’espère jouer jusqu’à 60 ans (C’est la portion santé mentale ça)

Si tu avais à choisir une des 4 expressions, laquelle choisis-tu ?
« Seule la victoire est belle. »
« L’important est de participer. »
« Le sport est le dépassement de soi. »
« Le sport est une école de vie. »

Sans hésitation, « Le sport est une école de vie ». Autant en France que dans l’ensemble de mes années ou j’ai joué et coaché, j’ai beaucoup appris sur moi-même et la vie en générale en pratiquant un sport, mais surtout qu’il n’y a rien de plus fort qu’une équipe et sa gestion doit être minutieusement bien pensé pour faire ressortir le meilleur de chacun.  De coacher des équipes tout au long de mes dernières années m’a assurément permis de bien me préparer à œuvrer dans mon rôle actuel de ma vie professionnelles. Pas certain que j’aurais le même parcours de vie si je n’avais pas été aussi impliqué dans le baseball.

Mon expérience de vie avec les Hawks et mon année universitaire en France a changé ma vie, ma façon d’être et qui je suis. Merci à la famille Lepage de m’avoir accueilli, merci à Guy Paris d’avoir pensé à moi, merci aux Pasquer de m’avoir fait confiance et merci à la grande famille des Hawks pour votre projet qui apporte des opportunités incroyables à chacun de nous. Bravo à toute la communauté des Hawks.