Zoom sur … Detlev Bernard

A découvrir, le portrait de Detlev Bernard

Peux tu te présenter ?

Detlev Bernard, plus connu sur les terrains par DD, j’ai commencé le baseball en 1994 au club des Andelys ( Cabs) puis j’ai rejoins les Hawks pour le travail en 2014. J’ai deux enfants Jules ( 6ans ) qui joue au baseball et Anaîs (4ans) , en couple depuis 10 ans , Élodie (qui pratique le softball). Je suis joueur ( catch et champ ext ) et coach de l’équipe D2 et accessoirement le salarié du club.

 

Quel est ton rôle dans le club ?

C’est assez vaste :

Je suis principalement sur le terrain (scolaire et périscolaire etc) , j’aime à dire que je suis un commercial qui propose du baseball, création de multiple projets, formations, événements…

Je gère aussi pour moi l’équipe la plus valorisante de notre asso : les coachs , on tourne sur une vingtaine de coachs à l’année avec des profils tous différents donc il faut aussi les amener à gagner en compétences.

Je m’occupe de l’académie des Hawks : passerelle pour les meilleurs potentiels 12u /15u (3 entrainements par semaine)

Je suis sur les entraînements 6u à Châteaugiron et à La Guerche ainsi que le Softball…

Tout ça n’est qu’une partie de mon travail mais pour faire court je suis un des outils de développement du club : quand je suis arrivé en 2014 il y avait 85 licencié(e)s maintenant nous sommes plus de 200 grâce à des projets ambitieux du bureau depuis de nombreuses années qui pense à un baseball de territoire, de masse et de proximité.

 

Est ce facile d’être salarié chez les Hawks ?

Non :

il y a un gouffre énorme entre ce qu’on attend d’un éducateur sportif et mon travail , j’ai conscience que c’est assez déroutant pour Walter, notre futur 2éme salarié en formation car celle ci est en décalage avec je pense la réalité du terrain. Être professionnel dans le domaine sportif implique de se réinventer tous les jours , trouver des leviers financiers, s’adapter au public, aux contraintes qui bougent avec la société actuelle.

Oui :

les Hawks me rendent meilleur, toujours en demande, les dirigeants me sortent de ma zone de confort et ensemble on avancent encore et encore. Quand on a un bureau solide , c’est un bonheur de travailler sans se poser de questions . Une phrase reflète cet état d’esprit , « Peu importe ce que tu demanderas, le NON n’existe pas , on réfléchit ensemble » … Bruno Pasquer

 

Quels sont tes points forts et tes points faibles ?

Au travail , je dirais que je suis un passionné cela implique que je donne tout (quitte a donner de ma personne) mais que je ne regarde pas ma montre aussi : les entraînements ne finissent pas souvent à l’heure (au grand désarroi des mamans) , et on va pas se mentir je suis un peu bordélique ( cf ma voiture) ,

En tant que joueur : je dirais que que mes jambes me font défaut : sérieusement je tire une caravane et mes points forts je dirais que je connais bien le jeu, je ne suis pas le dernier pour déconner : je met de l’ambiance dans le dugout , j’aime me faire violence.

 

 

Si je te dis un objet, un lieu, une chanson, une date, une personne, tu me réponds…?

Objet : un Teeball : c’est le compagnon de jeu idéal :ne se plaint pas, pas d’excuses, n’attend personne pour s’entraîner, il t’accompagne de 6u jusqu’en major league

Lieu : le tapis de l’entrée : je me souviens mes parents, tous les samedis me demander de déposer mes crampons boueux sur ce tapis

Chanson : 5 minutes Alone – Pantera

Date : le jour où on arrêtera de demander à un(e) joueur(se) : « au baseball, tu as le gant ou la batte ? »

Une personne : Aurélien Vaquin c’était mon mentor, il m’a donné envie de faire ce métier , le voir travailler avec passion , pédagogie à l’écoute m’a poussé à faire mes études là dedans et de suivre ses pas.

 

Comment as-tu découvert ce sport ?

Mon meilleur ami , Adrien pratiquait du baseball chez les Cabs en primaire , je faisais tout comme lui , donc évidemment …

 

Quelle est ton plus grand souhait/objectif?

Le même que beaucoup de mes dirigeants : un baseball de proximité où on trouvera des clubs à 10 min de chez soi , pouvoir jouer sur des infrastructures adaptées partout en France , avec du super niveau . Soyons fou : que le baseball soit le sport n°1 en France (oui bah fallait pas me demander).

 

Qu’est-ce qui te plaît dans ce sport ?

Tu connais beaucoup de sport qui soit intergénérationnel, mixte, sans contact, à la fois individuel et collectif ?

Ce jeu est devenu pour moi plus qu’un sport il fait parti de ma façon de vivre, on est souvent sur les terrains en famille, le week-end même quand je ne travaille pas. J’aime tout dans ce sport !

 

Comment vois tu ton club ?

Fou, ambitieux, réaliste, je ne vais pas exposer tous les projets du club (ça serait trop long) mais le fait d’avoir bientôt 2 salariés dans le baseball à temps plein sur la base d’une commune de 4500 habitants, ça me fait tellement rigoler… Quand je viens à nos tournois dés 8h00 accueillis par nos bénévoles avec le café prêt à abattre des journées de 12 heures avec le sourire … c’est comme ça que je vois notre club !

 

Mélanger travail et passion est ce compatible ?

Je connais pas mal de personnes avec qui j’ai travaillé qui ne s’y retrouvaient plus, l’un des deux avait pris le pas sur l’autre. Pour mon cas c’est indissociable : enseigner après une journée de 7h00 me donne envie de jouer, je dois être maso. Il y a des fois ou tu en as marre comme tout le monde mais c’est tellement gratifiant : de la joueuse de softball qui se déchire à tous les entraînements avec un mental d’acier dans un milieu amateur, au jeune que tu as accompagné et suivi jusqu’aux portes de l’équipe de France, chaque personne avec qui je travaille me donne envie de continuer ce boulot. A l’inverse quand on forme quelqu’un pendant des années et que cette personne arrête de pratiquer pour telle ou telle raison c’est toujours très compliqué car c’est la passion et les liens humains qui rentrent en jeu. J’apprends à me blinder là dessus mais il y a du boulot.

 

Année blanche, hormis la D2…

Oui la fédération a mis en place cette compétition senior à destination des équipes D1/D2, French Summer league, tous les joueurs ont vraiment été reconnaissant de pouvoir rejouer. Pour nous c’est super important : on fini champion de France de D3 l’année dernière et là on joue contre des équipe de D1/D2 . On a pris du fun et on sait ce qu’il faut bosser en hiver chacun de son coté , confinement oblige.

 

 

Quelle est ton équipe préférée ?

San Francisco Giants, je rêve d’aller à l’Oracle Park, de voir un « Splash Hit » et payer une bière pas bonne pour 15 dollars.

 

Quelle est la phrase que tu entend le plus sur les terrains ? De qui ?

« Regarde cette P**** de balle ! », c’est une phrase que j’entends beaucoup dans ma tête après un passage à la batte (rire)

 

Quel est ton meilleur souvenir au baseball/softball ?

Le premier : impossible de dire l’année…terrain de Cherbourg en nationale , je jouais avec Les Cabs des Andelys, Champ droit après deux erreurs, une grosse Line drive (flèche) qui fini sa course dans le grillage , je la récupère, les pieds dans la Warning track pour lancer un laser sans rebond au catcher et éliminer le coureur au marbre. J’ai fait un jeu MLB, j’étais assez fier, de mémoire le champ était assez loin et bien vallonné (à la Olive et Tom)

Le deuxième : 2016, la première fois que je suis rentré dans un stade de MLB ( Pittsburgh Pirates) , je me souviens encore chaque marche que je montais qui me rapprochait du saint Graal quand je suis arrivé en haut j’étais comme un gosse le matin de Noêl , il n’y a rien de plus beau. Une chance que j’ai eue grâce aux Hawks de partir aux USA.

 

Quel est le/la joueur/joueuse que tu admires le plus?

Je dirais qu’il y a trois profils différents:

le premier : en MLB le très controversé Barry Bond, mais je l’assume .

Les deuxièmes : Sylvain Chaussée et Richard Moulin : ce ne sont pas des athlètes extraordinaires ( quoique Richard avait à l’époque un sacré coup de fusil) mais pour moi être joueur de Baseball c’est pas seulement entre le Playball et le Game Over. L’attitude que tu as envers tes partenaires , le camarade de jeu que tu es , donner des conseils , travailler pour le collectif, coacher les enfants des autres le samedi , réhabiliter le terrain, être bénévole sur tous les fronts et s’entraîner dans son coin sans non plus en faire la pub sur les réseaux sociaux : c’est ma définition du joueur de baseball actuel et ces deux personnes l’incarnent le mieux.

Enfin pour finir j’ai toujours été admiratif des joueurs avec un talent inné comme Samuel Meurant , mon pote Anthony Piquet et tant d’autres … J’ai par, mon métier la chance d’avoir coaché et vu beaucoup de jeunes talentueux et il y a un en particulier : Jules Fontaine des Black Panthers de Bréal sous Montfort

 

Crédits photos : Chloé Liminier