Retour sur … Romain Legras

A redécouvrir, le portrait de Romain Legras

Quelles sont les années où tu as eu une forte activité au sein du club ? Et que faisais-tu au sein des Hawks ?

Après une année de foot en poussin, je crois que je ne souhaitais pas pratiquer un sport comme tout le monde. Et ça tombait bien puisqu’à la Guerche, les Hawks commençaient à faire parler d’eux et à recruter à tous les niveaux.
J’ai donc démarré le baseball à l’âge de 7 ans et continué pendant 17 ans, NON-STOP.
Bien sûr en tant que joueur à travers tous les niveaux d’âge et jusqu’à l’élite, en passant par le coaching des benjamins puis des cadets, les opérations ramassage des journaux, les travaux au terrain, les commentaires des matchs et l’animation lors des tournois, l’arbitrage, en tant que supporter aussi derrière le backstop et également en tant que BATBOY (les souvenirs remontent !!), la rédaction des résumés des matchs en début de semaine pour alimenter le site internet, la vente de cachous pour financer les voyages des uns et des autres (encore des souvenirs)… et j’en oublie !
En gros, si je pouvais passer l’intégralité de mes weekends autour du terrain, je le faisais. Et il y avait d’ailleurs toujours quelque chose à faire.
Mon père vice-président du club, puis ma mère présidente, le baseball et les Hawks n’étaient forcément jamais très loin.

 

– Si tu avais à définir ton expérience de vie sportive au sein du club, quelle est-elle ?

Comment ne pas devenir addict à ce sport et à ce club quand on te permet à l’âge de 8/9 ans de partir une semaine par an (6 années de suite) sur une base américaine en Allemagne (à Ramstein) pour affronter des gamins de ton âge qui pratiquent leur sport comme les français pratiquent le foot.
On partait à une douzaine de copains du même âge (tous plus ou moins débutant lors des premières années) avec 2 ou 3 coachs, direction la gare de Rennes avec les parents qui pleuraient puis TGV jusqu’à Montparnasse avant de prendre le métro pour gare de l’est avant de repartir dans un vieux train corail de l’époque direction Stuttgart (avec le wagon fumeur qu’on traversait et dont on ressortait complètement puant, avec les wagons cabines où on discutait avec un peut tout le monde ; SOUVENIR : on a même voyagé avec Gérard VIVèS, le mec de la série Les Filles d’à Côté, ahaha!) . Une fois à Stuttgart, les parents des joueurs américains qui nous hébergeaient venaient nous accueillir. Ensuite, direction la base militaire avec contrôle des passeports des p’tits frenchies qui n’en menaient pas large. Un périple long mais tellement enrichissant qui se terminait par la méga bouffe à la pizzeria ou on a tous découvert des pizzas grandes comme personne n’en avait jamais vu avant, et des fontaines de coca comme dans les séries américaines, mais en vrai.
Et bien sûr des matchs de baseball à longueur de journée, sur le terrain et dans les tribunes, avec toutes les familles et une ambiance américaine tellement authentique. Les Hawks étaient la seule équipe française avec le PUC lors de notre première participation. On a fini bon dernier la première année, puis dans les places d’honneur ensuite puis dans la première moitié puis jusqu’en finale !
Une progression énorme d’un groupe avec un noyau de joueurs de la même génération qui a participé à chaque édition et qui a su progresser ensemble pour aller ensuite alimenter les équipes séniors du club (pour les citer : Gaétan Le Poupon, Pierre Jaïs, ALex Hubert, Thomas Bousseau, Virgile Roux, Yves Morel, Alex Bouthemy, Loïc Morin, Thomas Bréjoin, Serge Makou et aussi des joueurs de l’extérieur qui venaient nous renforcer : Yann Dalsoto, Gaspard et Félix Truffaud)
Aucun de nous ne parlait vraiment l’anglais mais sur un terrain le langage est universel. On s’en est pris des raclées (il y a en eu des pleurs) mais on a vraiment énormément appris au contact de gamins du même âge qu’on essayait de copier et à qui on demandait des autographes en pensant qu’ils allaient devenir pro quelques années plus tard.
Il y aurait encore tellement d’anecdotes et de souvenirs qu’on pourrait écrire un roman. On aimait tous se les remémorer et je suis sûr qu’ils raviveront des souvenirs chez tous les gars avec qui j’ai pu partir chaque année.
Un périple incroyable pour un gamin de la campagne comme j’étais et comme on était tous.

Et puis bien sûr durant toutes ces années des weekends sur les routes de France dès les niveaux jeunes avec des matchs en Bretagne, des tournois partout en France, des interligues, des championnats de France dans toutes les régions. Là encore, des expériences inoubliables qui font que tu ne peux pas penser à autre chose qu’au baseball quand tu es un ado de 15 ans.

En gros, le baseball a été au centre de ma vie jusqu’à mes 25 ans, avant mon départ pour le Canada.
Et le club des Hawks s’est toujours démené (et encore aujourd’hui) pour faire voyager ses jeunes joueurs et les impliquer au sein du club, ce qui a permis de créer cet esprit si rare au sein d’une association ou d’un club et qui fait que nous restons tous liés à cette famille.

BASEBALL – ELITE – CLERMONT-FERRAND (FRANCE) – STADE DES CEZEAUX – 02/05/2008 – PHOTO: CHRISTOPHE DUPONT ELISE / DPPI

– Ton passage au sein de l’association t’a-t-il apporté au-delà de la partie sportive ? Et si oui, peux-tu préciser ?

Je dirais que l’esprit de compétition (la GAGNE, la WIN, comme savent si bien dire les frangins Pasquer) et aussi l’esprit d’équipe sont des valeurs que j’ai apprises et développées durant toutes ces années et qui sont aujourd’hui très importantes pour moi.
Pour faire un parallèle entre le sport et la vie de tous les jours ou la vie professionnelle, j’aime souvent me rappeler tous les efforts que toute l’équipe Elite a pu faire lors de notre dernière saison. Une saison incroyable arrêtée malheureusement aux portes du dernier carré mais la meilleure saison que le club ait pu réaliser à ce niveau. Elle a été le résultat de nombreuses heures d’entrainement, d’allers-retours entre Rennes et La Guerche les mardis et jeudis soirs, les weekends d’hiver pour la prépa, sous la pluie, dans le froid, mais avec une envie de se dépasser et de créer la sensation tous les weekends. Je crois qu’on en a surpris plus d’un au sein des équipes du championnat, et les Hawks ont été vraiment considérés comme une équipe de haut niveau avec des joueurs talentueux, pour beaucoup issus du cru, associés à quelques joueurs expérimentés étrangers ou non.
Encore une fois, la force d’un groupe et la persévérance ont permis d’atteindre un niveau de performance que peu de personnes soupçonnaient.
Pour ma part, je finis la saison rincé, frustré de ne pas avoir pu atteindre les demi finales mais tellement fier d’avoir pu atteindre ce niveau et faire vibrer nos nombreux supporters avec ma bande de copains.

 

– le moment et/ou l’anecdote les plus marquants qui te restent à l’esprit de ton passage chez les Hawks ?

La tournée de 2 semaines à Cuba et en République Dominicaine restera pour moi l’une des expériences les plus marquantes durant toutes ces années.
Du baseball dans des pays où, là aussi, les gamins apprennent à jouer à la sortie du berceau.
Un groupe d’une vingtaine de bretons (j’avais 17 ans, j’étais le plus jeune avec Virgile Roux qui en avait 15), et des matchs tous les jours. Des terrains parfois à peine existants mais aussi sur des terrains de pro, face à des adversaires qui n’avaient souvent pas assez d’argent pour s’acheter des chaussures et qui courraient en chaussette mais qui s’en fichaient et qui n’attendaient qu’une chose : frapper dans la balle et montrer à ces p’tits français comment on pratique le baseball dans les Caraïbes !
Encore une fois, une expérience inoubliable et des souvenirs d’un groupe de copains qui forgeront encore plus les liens de cette famille des Hawks.
Du baseball, du tourisme, du soleil, du rhum, des cigares… comment oublier ces moments ?

 

18/07/2019

 

– Le sport tient-il une place importante dans ta vie aujourd’hui ? Si oui, quelle pratique ?

On me demande souvent si je fais encore du baseball ou si je prévois de m’y remettre mais c’est vrai qu’au-delà d’aimer ce sport, j’ai surtout été amoureux de ce club c’est pourquoi je n’ai jamais eu la volonté de le pratiquer dans un autre club. Il aurait certainement manqué quelque chose.
Vivant à présent à côté de Nantes, papa de 2 magnifiques filles, je trouve peu de temps pour pratiquer le sport mais j’espère avoir l’occasion de retrouver le Hawks Stadium pour une partie retrouvailles et pour une bonne bouffe autour d’un cochon grillé.

Si tu avais à choisir une des 4 expressions, laquelle choisis-tu ?

« Le sport est une école de vie. »

Vous l’aurez compris, les Hawks auront été pour moi une chance et m’auront permis de sortir de ma campagne, de voyager, de faire des rencontres extraordinaires.
Je n’ai pas mentionné tous les québécois qui sont venus nous rendre visite mais ce fut à chaque fois un bonheur de passer ces saisons avec eux et de découvrir leur culture nord américaine. Ce sont certainement eux qui m’auront incité à partir vivre une année à Montréal en 2010.
Et je tiens aussi à remercier l’ensemble des gens qui font vivre ce club (je pense bien sûr à Bruno, Yannick, Sylvain) et aussi à tous les nombreux bénévoles qui ont su se renouveler depuis toutes ces années.

MERCI POUR TOUT et longue vie aux HAWKS